L'économie circulaire, un levier puissant de transformation.

Urbyn publie un « Panorama de l’économie circulaire » livrant les tendances et enjeux de circularité au sein des 120 plus grandes entreprises françaises. Avec ce livre blanc, la start up veut évaluer leur niveau de maturité et les engagements pris vis-à-vis de l’économie circulaire.

Rencontre avec son président Julien Hamilius pour évoquer sa vision, et le positionnement d’Urbyn.

L’économie circulaire, un enjeu déterminant pour tous les secteurs.

« Nous nous trouvons à un tournant décisif, où les questions environnementales et de l’économie circulaire deviennent centrales dans les stratégies des entreprises » affirme Julien Hamilius en introduction de l'étude « Panorama de l’économie circulaire ». Avec 7,2 % des ressources utilisées qui entrent dans une boucle de circularité (Circularity Gap Report 2023), l’économie mondiale demeure pourtant encore faiblement circulaire. « La mission d’Urbyn, c'est justement de permettre aux entreprises d'accélérer leur transition vers l'économie circulaire » annonce d’emblée Julien Hamilius. « L'économie circulaire veut limiter l'extraction de nouvelles ressources en essayant de maximiser l'utilisation des ressources qui sont déjà extraites » ajoute-t-il pédagogue. « Un des enjeux fondamentaux de l’économie circulaire est la limitation de l’extraction des ressources avec l'objectif de réduire l’impact des entreprises sur l'environnement et la biodiversité. Cela rejoint la notion de double matérialité qui distingue matérialité des impacts et matérialité financière» explique l'entrepreneur. La double matérialité consiste à examiner l’impact de l’entreprise sur la société et l’environnement d'une part, et l’impact de la société et de l’environnement sur la performance économique de l’entreprise d'autre part, en prenant en compte toutes les perspectives.

La CSRD, un accélérateur pour l’économie circulaire.

Intégré dans le Pacte vert européen, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) fixe une exigence de reporting sur les données ESG, et de publication d’informations en matière de durabilité. « La norme E5 de la CSRD, ou 'Utilisation des ressources et économie circulaire', traite spécifiquement de l’économie circulaire. Elle a le mérite d’inciter les entreprises à s’interroger sur les questions liées à leurs achats circulaires, à la préservation des ressources, et à l'éco-conception» précise  Julien Hamilius. Les organisations concernées doivent notamment intégrer des données documentées dans le rapport CSRD concernant la circularité des achats, la circularité des produits mis sur le marché, ou le taux de recyclage des déchets. Si des interrogations sur le périmètre exact de la CSRD se posent, avec des suppressions de certaines obligations de reporting évoquées par le Commissaire européen, l'économie circulaire devrait garder une place dans ce cadre d'analyse.

La réglementation CSRD veut fournir des critères homogènes pour faciliter la comparaison des organisations entre elles, mesurer leurs progrès et stimuler les pratiques circulaires. « D’ailleurs des organisations  non soumises à la CSRD s'y intéressent et pourraient l'intégrer dans leur reporting » explique Julien Hamilius pour qui la CSRD doit être vue comme « un outil de réflexion stratégique ». L'EFRAG a ainsi publié un protocole de reporting pour les petites entreprises qui sont pas soumises à la nouvelle règlementation, mais qui voudraient volontairement s'y engager.

 « La nomenclature très normée de la CSRD vise à quantifier les usages et les performances environnementales des entreprises, dépassant l’approche purement qualitative» complète le dirigeant d'Urbyn. En fin de compte, la norme doit offrir plus de profondeur, plus de certitudes sur ce qui est fait réellement et plus de comparabilité entre les acteurs d'un même secteur.

Pour parvenir à un reporting CSRD consolidé et standardisé, la collecte des données à la source, notamment auprès des fournisseurs, constitue le principal défi, avec leur vérification et leur normalisation. « Lorsque les données sont manquantes, il devient nécessaire de réaliser des estimations en s'appuyant sur des méthodologies à élaborer. Dans tous les cas, l’ensemble consolidé doit pouvoir être soumis à un audit» précise Julien Hamilius. « Ce travail technique, nécessite un peu de technologie et beaucoup d’intervention humaine. Dans le cas des déchets, les données proviennent principalement des registres de collecte, où les flux de matière et leur traitement sont détaillés. »  

«Même si la CSRD génère des contraintes de reporting et des investissements supplémentaires pour les entreprises, cette réglementation représente d’abord une opportunité» insiste Julien Hamilius convaincu que la réglementation, comme la CSRD ou la loi AGEC en France, demeure un vecteur nécessaire de changement. «Elles constituent des leviers puissants de transformation des entreprises vers un modèle plus durable, pour engager la transition écologique. » L'application de ces réglementations doit être surveillée, alors que certains pays tardent à les mettre en œuvre, et que des modifications des obligations des entreprises assujetties à la CSRD, ont été évoquées ces derniers jours.  

Fournir des preuves tangibles de l’engagement des entreprises.

De plus en plus d’entreprises s’engagent sur le chemin du développement durable, et de la réduction de leurs impacts. Urbyn veut accélérer la transition, en agissant comme un catalyseur de solutions. « Nous apportons des recommandations de toute nature à nos clients. Parfois nous mettons le doigt sur des mauvaises pratiques avérées de gestion des déchets qu’ils ne soupçonnaient pas. » Avec la multiplication de recommandations très concrètes, Urbyn participe à réduire significativement l’impact environnemental lié à l’activité de ses clients estime Julien Hamilius. «Il arrive que nos clients découvrent des pratiques en contradiction complètes avec les chartes environnementales qu’elles se sont engagées à suivre, comme le taux d’enfouissement des déchets par exemple. C’est notre rôle de les alerter, et de les accompagner pour respecter les engagements pris.» Collecter les données permet de suivre l’évolution du taux de collecte et de recyclage, un bénéfice précieux. « Suite à la phase de mesure et de collecte des données, le rôle d'Urbyn consiste à améliorer la gestion des déchets afin de respecter les engagements pris par nos clients » ajoute Julien Hamilius. « Nous ne nous limitons pas à mesurer des taux de collecte ou de recyclage, et à donner des recommandations. Nous souhaitons avant tout mettre en œuvre des bonnes pratiques en collaboration avec nos partenaires. Finalement, optimiser la valorisation des matières collectées demeure notre objectif principal». 

L'optimisme se nourrit de l'action.

« Chaque jour, des femmes et des hommes se lèvent en se demandant comment ils peuvent faire mieux. C'est très encourageant ! Chez Urbyn nous sommes ainsi une trentaine de personnes, très engagés pour essayer de faire mieux. C'est l'énergie primaire qui nous fait avancer, et les résultats tangibles arrivent progressivement » affirme Julien Hamilius. « L'optimisme, c'est de voir de nombreuses personnes animées par l'énergie de bien faire, et la volonté d'agir » conclut l’entrepreneur circulaire dans l’âme.

Consulter le livre blanc Panorama de l’économie circulaire